Jets (écrits à toute vitesse)
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Toi
Mémoire fanée
Qu'effeuille le vent
D'une ombre indiscrète
Qui sait où s'éteint
La sève enflammée
Où commence l'encre jaunie
Le poulpe de l'amour bat encore sur ta tempe
Où bien est ce le temps qui balbutie
Le fiévreux remord de ta lèvre sanguine
Ou bien est-ce le spasme
D'une rose calcinée
Qui ressemble à ta blessure
Est-ce une araignée que je pris pour ton étoile
L'arbre de ma mémoire a plongé dans ton sang ses racines
Le temps fera givre les étoiles plaintives
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Tu arpentes le soir fatiguée de la fête
Le long des vieux rivages et je marche avec toi
J'essuie sur ton front ocellé les paillettes
Des amours effacées du souffle d'un émoi
Tu sens crépiter dans ton cou les orages
Sous l'essaim frissonnant des baisers en tornade
Tu te noies sous l'émoi submergeant ton corsage
Et des flammes de joie lèchent ton corps nomade
Tu lances dans la pluie l'ogive de tes doigts
Eclabousser mon sang du feu de tes caresses
J'écoute dans le vent le violon de ta voix
Haleter sous l'archet d'une vibrante liesse
Tes caresses s'effeuillent automne de mon corps
Tu incantes l'amour dans de profonds refrains
Qui coule sur tes doigts forgeronne aux mains d'or
Et mon corps s'est brisé à l'essieu de tes reins
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Nous nageons sous les draps
Où nos corps s'imaginent
Et l'épi de tes bras
Caresse ma poitrine
Nous enlaçons les signes
Qui enchantent nos corps
Tu embrasses la vigne
Noueuse de mon corps
J'entends la joie mourir
En vagues sur ta lèvre
Dans le creux des soupirs
Je sens battre ta fièvre
Tu es le spasme du vent dans la voile
Tu es la mer salivante d'écume
Tu es le ciel infusé d'étoiles
Tu es la nuit qui s'allume
Nos chairs torsadées tressent
D'ascendantes voluptés
Leurs flammes assoiffées lèchent
Le sel des peaux de thé
Nous tissons les duvets
Fourmillant de tendresses
Ta peau poivrée revêt
Mes humides caresses
Tes membres écartelés
Sur la roue du plaisir
Semblent une fleur grêlée
De la pluie des soupirs
Nous trinquons les calices
De sucs étourdissants
Nous suçons les délices
Inassouvis du sang
Que crève le plafond
De nos cieux de faïence
Et que ton cri de faon
Dechire le silence
Le soir verse son vin
Sur nos flancs épanouis
Et nos corps écrivains
Sombrent aux rêves évanouis
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Entends-tu, mon aimée
Sur la portée du vent
Tombant de la ramée
La musique rêvant
Dans les ombres charmées ?
Tes yeux dansent, enflammés
D'un désir si fervent...
Et nos corps abîmés
L'un dans l'autre rêvant
S'aiment sous la ramée
C'est bon, d'être vivant
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Je l'enlacerai
Elle s'en lassera
Elle me quittera
Je l'acquitterai
Elle me maudira
Je ne dirai mots
Je l'aimerai
Elle sèmera
Je l'embrasserai
Elle s'embrasera