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L'INGRAT, le blog aimable
17 février 2010

Jets (écrits à toute vitesse)

L'étang frissonne dans le noir
La lune glisse sur les eaux
Et dans la calligraphie du soir
Elle fait son nid dans les roseaux

Le ciel est profond comme un puits
Les vagues incantent le silence
L'air frémit de parfums interdits
Le vent t'enlace dans ses anses

............................................................


Matin aux draps défaits
Des sanglants corps à corps
Dans les lits où se fait
Et se défait la mort

Matin aux draps froissés
Des fougueuses amertumes
Les amants enlacés
Nagent sous leur écume

Matin sanguinolent
Dans l'incendie du jour
Les amants indolents
Lovent aux criques d'amour

Matin chargé d'essences
Aromates charnels
Tournoyant dans les anses
Des amants fraternels

Le pétale des draps
Enrobe les corps nus
Étreignant dans leurs bras
L'arôme des cornues

Frais matin duveteux
Ambre des peaux de pêche
Grisants baisers venteux
Rosée sur les soies fraiches

.......................................;

Toi
Mémoire fanée
Qu'effeuille le vent
D'une ombre indiscrète
Qui sait où s'éteint
La sève enflammée
Où commence l'encre jaunie
Le poulpe de l'amour bat encore sur ta tempe
Où bien est ce le temps qui balbutie
Le fiévreux remord de ta lèvre sanguine
Ou bien est-ce le spasme
D'une rose calcinée
Qui ressemble à ta blessure
Est-ce une araignée que je pris pour ton étoile
L'arbre de ma mémoire a plongé dans ton sang ses racines
Le temps fera givre les étoiles plaintives

...........................................

Tu arpentes le soir fatiguée de la fête
Le long des vieux rivages et je marche avec toi
J'essuie sur ton front ocellé les paillettes
Des amours effacées du souffle d'un émoi

Tu sens crépiter dans ton cou les orages
Sous l'essaim frissonnant des baisers en tornade
Tu te noies sous l'émoi submergeant ton corsage
Et des flammes de joie lèchent ton corps nomade

Tu lances dans la pluie l'ogive de tes doigts
Eclabousser mon sang du feu de tes caresses
J'écoute dans le vent le violon de ta voix
Haleter sous l'archet d'une vibrante liesse

Tes caresses s'effeuillent automne de mon corps
Tu incantes l'amour dans de profonds refrains
Qui coule sur tes doigts forgeronne aux mains d'or
Et mon corps s'est brisé à l'essieu de tes reins

..........................;

 

 

Nous nageons sous les draps
Où nos corps s'imaginent
Et l'épi de tes bras
Caresse ma poitrine

Nous enlaçons les signes

Qui enchantent nos corps

Tu embrasses la vigne

Noueuse de mon corps

J'entends la joie mourir
En vagues sur ta lèvre
Dans le creux des soupirs
Je sens battre ta fièvre

Tu es le spasme du vent dans la voile
Tu es la mer salivante d'écume
Tu es le ciel infusé d'étoiles
Tu es la nuit qui s'allume


Nos chairs torsadées tressent
D'ascendantes voluptés
Leurs flammes assoiffées lèchent
Le sel des peaux de thé


Nous tissons les duvets
Fourmillant de tendresses
Ta peau poivrée revêt
Mes humides caresses

Tes membres écartelés
Sur la roue du plaisir
Semblent une  fleur grêlée
De la pluie des soupirs

Nous trinquons les calices
De sucs étourdissants
Nous  suçons les délices
Inassouvis du sang

Que crève le plafond
De nos cieux de faïence
Et  que ton cri de faon
Dechire le silence

Le soir verse son vin
Sur nos flancs épanouis
Et nos corps écrivains
Sombrent aux rêves évanouis


 

..................................






.................


Entends-tu, mon aimée
Sur la portée du vent
Tombant de la ramée
La musique rêvant
Dans les ombres charmées ?
Tes yeux dansent, enflammés
D'un désir si fervent...
Et nos corps abîmés
L'un dans l'autre rêvant
S'aiment sous la ramée
C'est bon, d'être vivant

..................

Je l'enlacerai

Elle s'en lassera

Elle me quittera

Je l'acquitterai

Elle me maudira

Je ne dirai mots

Je l'aimerai

Elle sèmera

Je l'embrasserai

Elle s'embrasera

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